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Un Vaincu.

ment lui manquait ; il entendait vaguement ces propos et restait comme paralysé.

Le dernier de tous, défila le général Scott avec son état-major.

« Ah ! mon cher camarade, mon brave Lee ! s’écria-t-il ; quel malheur ! Messieurs, vous voyez là, perdu pour la patrie, le plus grand génie militaire de l’Amérique ! » Et le général se découvrit, en proie à une vive émotion. À ce moment même, le capitaine revenait à lui et rassurait son chef. Peu de jours après, il reprit son service.

L’armée des États-Unis dut occuper Mexico jusqu’à ce que le traité de paix fût régulièrement ratifié. L’hostilité des habitants rendit le séjour de la ville très-dangereux pour les Américains trop peu nombreux pour maintenir l’ordre sur tous les points à la fois. Plusieurs sentinelles en faction furent poignardées, et des officiers qui parcouraient la ville furent frappés ou enlevés, sans que jamais aucun des coupables pût être découvert.

Le capitaine Lee suivait un jour une rue étroite d’un quartier écarté ; il montait comme d’habi-