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Un Vaincu.

nastique, car on ne peut donner à cette traversée du Pedrigale le nom de marche, le capitaine Lee et ses compagnons en atteignirent l’extrémité. Il était temps ; leurs forces étaient à bout, et un orage, un de ces orages mexicains qui bouleversent soudainement la nature entière, éclatait sur leurs têtes.

En cherchant un abri sous les rochers, l’un d’eux aperçut à très-petite distance une sentinelle mexicaine gardant négligemment ce qui lui parut être une poudrière.

D’autres indices encore firent supposer au capitaine Lee qu’un corps de troupes devait être posté non loin de là et se croire en sécurité ; on pouvait, en effet, compter que le Pedrigale était à lui seul une défense suffisante contre toute attaque. Il proposa à ses compagnons de traverser de nouveau le Pedrigale pour aller prévenir le général Scott de leur découverte.

Les quatre officiers, épuisés, se déclarèrent incapables de reprendre une telle route. L’orage était dans toute sa force, la nuit tombait, les dangers auxquels ils avaient échappé avec tant de