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Un Vaincu.

tice de sa cause ; cependant, comme il importait à la pacification des esprits et aux intérêts des Sudistes, privés de leurs droits civils tant qu’ils n’avaient pas été amnistiés, qu’une solennelle démarche fût faite, Lee se dévoua. Ajoutons que le pardon lui fut refusé, à lui, mais l’œuvre de l’apaisement n’en était pas moins commencée et par les mêmes mains qui avaient été les dernières à lâcher l’épée.

Lee avait conservé de sa vie militaire l’usage de s’adresser par des ordres du jour à la jeune population de Washington College.

Ses élèves savaient quel chagrin lui causerait une mauvaise action de leur part et la seule crainte de faire peser un souci de plus sur ce front vénérable suffit bien souvent à les maintenir dans le bon chemin ; cependant il se trouva quelquefois de jeunes têtes folles qui abusèrent de la liberté extrême dont jouissent les étudiants en Amérique. Nous avons déjà vu avec quelle délicatesse le général Lee savait exprimer le reproche ; voici un des ordres du jour amenés par une escapade de jeunes gens :