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Un Vaincu.

soigna lui-même, l’entourant de tout ce que la sollicitude la plus ingénieuse pouvait inventer. La maladie fut la plus forte ; mais quand le vieux Natty expira, ce fut dans les bras de son jeune maître.

Nous passerons brièvement sur les premières années de la carrière de Robert Lee ; plus tard elle sortira de l’ombre et nous devrons la suivre alors pas à pas.

À Savannah d’abord, ensuite au fort Hamilton, Robert Lee eut à suivre ou à diriger les travaux du génie militaire, partout il eut le bonheur de réussir. De même qu’à West-Point, son système était de ne rien négliger pour bien faire. Pour lui, le travail était autre chose qu’une nécessité de l’existence ou bien un moyen d’avancement, c’était une tâche virile qui voulait être scrupuleusement accomplie. Il donna la preuve qu’il comprenait ainsi sa carrière lorsqu’en 1831 s’offrit à lui une occasion toute naturelle de quitter, s’il l’eût désiré, l’état militaire : ce fut son mariage avec miss Mary Custis, petite-fille de la veuve de Washington et héri-