La population de Richmond avait entendu le canon bien près d’elle, la seconde victoire de Cold-Harbor lui sembla la délivrance. Elle crut trop aisément que son défenseur était, par lui-même, invincible, que le nombre des soldats importait peu à ses succès et que, pourvu qu’il conservât le commandement, elle serait en sûreté.
Et cependant, le danger croissait toujours. Le cercle que formaient les armées fédérales se rétrécissait d’heure en heure. Si Grant était repoussé, il n’était pas détruit, il menaçait encore Pétersburg ou Richmond ; d’ailleurs Meade et Sherman se rapprochaient, et ils allaient joindre leurs efforts aux siens.
C’est à défendre les deux villes unies entre elles par des lignes de fossés et des redoutes de terre, que se voua le général Lee pendant les semaines qui suivirent la seconde bataille de Cold-Harbor. En vain l’ennemi essaya-t-il, par des attaques réelles ou simulées, de l’appeler hors de ses retranchements ; il consentit à détacher contre lui ce qu’il fallait de troupes pour le contenir, mais