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Un Vaincu.

lorsque, brisant les liens qui l’attachaient à la vieille Europe, l’Amérique se proclama libre, deux des Lee furent au nombre des signataires de la déclaration d’Indépendance, tandis qu’un autre membre de la famille, Arthur Lee, était ambassadeur en France et préparait une fidèle alliée à la jeune nation. Pendant les huit années que dura la lutte des colonies contre la puissance anglaise, la famille Lee fut toujours au premier rang ; elle n’épargna ni ses biens ni son sang et fournit à Washington, en la personne de Henry Lee, un de ses plus utiles auxiliaires. Brillant officier de cavalerie, Henry Lee[1] seconda constamment son chef dans la lutte si longue et si acharnée qu’il soutint sans faiblir ; il resta son ami intime après qu’elle fut terminée. Malheureusement il mourut trop tôt, quand son fils Robert, dont nous voulons faire connaître la vie, n’avait encore que dix ans.

On aurait pu craindre que l’absence de l’autorité paternelle fût fatale à l’éducation de l’enfant,

  1. Surnommé Lighthorse Harry.