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Un Vaincu.

sa frontière, menacée par des forces écrasantes, c’était peut-être vers un final désastre qu’avait marché la dernière armée du Sud.

Cinq heures de lutte indécise, puis, vers le soir, un léger mouvement de retraite des fédéraux, tel fut le résultat de la première journée. La nuit, une courte nuit d’été, se passa, et le matin du 2 juillet trouva les deux armées dans leurs positions de la veille ; celle du Nord fortifiait son triangle de hauteurs ; celle du Sud, étendue en longue ligne, lui faisait face, mais, n’ayant pu, faute de cavalerie, choisir son terrain ou s’emparer des collines, elle avait contre elle tout le désavantage de la position.

La matinée s’écoula, midi parut, puis vinrent les heures chaudes du jour, et les deux armées restaient immobiles.

Meade ne voulait pas perdre, en descendant au-devant des Sudistes, le bénéfice de ses positions ; Lee se demandait s’il était sage de se heurter à de telles défenses.

À cinq heures du soir, un formidable éclat de l’artillerie sudiste annonça quel parti prenait son