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Un Vaincu.

fait envoyer un an auparavant l’armée de Lee en Maryland ; le désir, l’espoir, qu’en prouvant sa puissance, en affirmant ses victoires, la Confédération du Sud obtiendrait d’être reconnue par les principaux États de l’Europe.

L’autre, toute de nécessité, était l’affreuse disette qui sévissait dans le Sud. Une simple incursion dans les vastes plaines à blé de la Pensylvanie, ne dût-elle avoir d’autre résultat que d’en ramener des vivres, équivaudrait, disait-on, pour les Confédérés, à une victoire nouvelle.

Le général Lee accepta-t-il sans arrière-pensée la décision de son gouvernement ?… Sa délicatesse, qui lui interdit toujours ce qui pouvait ressembler à une récrimination, n’a pas permis que ses biographes fussent éclairés sur ce point. Plus heureux, nous avons pu puiser dans les souvenirs et dans les notes de sa famille ; il résulte de nos recherches que le général Lee croyait son armée mieux faite pour la défense que pour l’attaque. Lui-même aimait peu le rôle d’agresseur.