Page:Boissonnas, Un Vaincu, 1875.djvu/185

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


159
Un Vaincu.

Les circonstances étaient graves, elles n’étaient pas au-dessus du génie ou de la force d’âme du général.

Laissant le corps de Jackson, bien réduit alors, faire à Hooker l’illusion d’une armée, il marche en toute hâte au devant des Fédéraux de Sedgwik, qui, victorieux, viennent à sa rencontre. Il les joint le 4 à Salem Church, les culbute par une seule et impétueuse attaque, et les rejette sur l’autre rive du Rappahannock ; c’est à grand’peine qu’ils parviennent à emmener leurs prisonniers de la veille.

Débarrassé de Sedgwik, Lee change subitement de front, et revenant, toujours en hâte, vers Chancellorsville, se retrouve appuyer les débris de Jackson avant que Hooker se soit douté de ses mouvements.

Dans la nuit du 5 au 6 mai, ce fut au tour d’Hooker de repasser le Rappahannock. Contraint à une prompte retraite, il ne put emmener qu’un seul canon, et, désespéré, abandonna le sol de la Confédération ; encore une fois la Virginie était délivrée !