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Un Vaincu.

peu des états envahis, et si l’armée du général Lee croissait en qualité, elle ne devait plus atteindre au chiffre de ses premiers effectifs.

Au nord, Mac Clellan restait immobile et le gouvernement de Washington lui reprochait son inaction. Nul ne savait aussi bien que le jeune général, à quel point son armée avait souffert de sa victoire et combien le système qui avait présidé à son organisation première la rendait difficile à manier. Les maladies la décimaient[1], et le manque de subordination des chefs empêchait que les ordres les plus nécessaires fussent exécutés à temps.

Tandis que le général Lee, d’un mot, envoyait Stuart avec 1 800 cavaliers jusqu’en Pensylvanie, où il coupait les routes, les télégraphes, et d’où il revenait, avec des informations certaines, et bon nombre de chevaux, Mac Clellan n’obtenait pas des commandants des forts du Potomac, qu’on tentât même d’arrêter au retour le hardi parti-

  1. Il y avait alors cent trente mille malades militaires dans les hôpitaux du Nord.