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ii
À mes Fils.

fendant sa terre natale, a combattu pour le Sud la terre de l’esclavage…

Mais vous verrez avec quelle conviction profonde d’obéir au devoir, avec quelle douleur aussi, il fit le choix redoutable qui décidait de sa vie.

Pour lui, pas plus que pour tout autre Américain, la guerre n’avait, à son début, l’abolition de l’esclavage pour principal motif. Non, il n’était pas un esclavagiste, celui qui, dès longtemps, avait affranchi tous les esclaves de ses domaines ; mais, petit-fils par alliance de Washington, élevé dans la foi aux principes sur lesquels avait été fondée l’Union des États, il était convaincu que dans une contrée aussi vaste que l’Amérique, il était nécessaire que la vieille indépendance des États fût maintenue. Elle devait servir de garantie contre les empiétements possibles du pouvoir central. La défendre était, à ses yeux, défendre le droit, la loi, la liberté, et il prit les armes.