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SÉANCE DU 22 MARS 1912.

nullum vel monophyllum. Involucelli phylla 5-10 linearia, elongata umbellullam florentem æquantia vel superantia. Umbellulæ circa 20-floræ. Petala alba, vel roseo-albida, costa dorsali impressa, lobulo apice inflexo. Antheræ breves albidæ. Mericarpia oblongo-quadrata, elongata, apice nuda (non calyce coronata), jugis tribus dorsalibus elevato-filiformibus, mediis tenuissimis, lateralibus angustius alatis, valleculis univittatis commissura utrinque bivittata.

Diffère de l’Angelica koreana Max. Mél. biol. XII. 47 par son involucre bien moins fourni, les gaines des feuilles dilatées, le fruit non couronné par les dents persistantes du calice. L’A. Uchiyamæ Yabe in Bot. Mag. Tokyo XVII, 107, (avec une bonne figure dans Nakaï Fl. de Corée) a l’involucre assez fourni (6-7 folioles), les méricarpes beaucoup plus ailés, les divisions foliaires à dents bien moins inégales et profondes L’A. inæqualis Max. in Bull. Ac. Petersb., XIX, 186, a le facies, les divisions foliaires de notre espèce, mais les fruits plus largement ailés, à vallécules munies de plusieurs bandelettes.

N. B. — Il existe un lusus, une monstruosité de notre plante à involucres et même involucelles foliacés, avec folioles pinnatifides ou pinnatiséquées. Cette monstruosité est fréquente dans les Ombellifères de Chine et de Corée. J’ai même signalé naguère un véritable cas de phyllanthie chez le Peucedanum terebinthaceum F. M.

Semble commun à Quelpaërt (île au Sud de la Corée) près de Hongno, vers les cascades, févr.-juil., 1907 (Faurie no 1825) ; Ibid., 8 avril 1908 (Taquet, no 4649) ; rivage de Sycken, 25 juin 1908 (Taquet) ; Quelpaërt, sur le rivage, 8 avril 1911 (Taquet, no 4796).


Obs. — L’île de Quelpaërt, dont la latitude est celle du Nord de Kiushiu, semble avoir une flore assez caractéristique, tenant à peu près le milieu entre celle de la Corée et celle du Japon. M. Guillaumin a reconnu le fait pour les Rutacées. M. Finet a publié en 1908, dans le Journal de Botanique, une liste d’Orchidées de la partie montagneuse de Quelpaërt qui toutes, sauf une espèce nouvelle, se trouvent dans l’île de Nippon. Mes études sur diverses collections de Violacées et d’Ombellifères de Quelpaërt m’amènent à des conclusions analogues à celles de MM. Guillaumin et Finet. Il existe à Quelpaërt des espèces caractéristiques, répandues au Japon et jusqu’ici inconnues en Corée, Viola Keiskoi Miq., Osmorrhiza japonica S-Z, etc. La flore de cette petite île possède aussi, ainsi que celle de presque toutes les îles, un élément endémique qui semble assez important, comme le prouve, pour la seule famille des Ombellifères, la