Page:Boissier - L’Académie française sous l’ancien régime, 1909.djvu/89

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
73
la suppression des académies en 1793.

phlet intitulé : Les charlatans modernes ou Lettres sur le charlatanisme académique. Il était surtout dirigé contre l’Académie des sciences, et signé du nom terrible de Marat. On sait que Marat était médecin de son état, médecin des gardes du corps du comte d’Artois ; — car il était dit que presque tous ceux qui renversèrent la royauté avaient été nourris et entretenus de ses pensions et de ses places ! — Il s’était beaucoup occupé de recherches scientifiques ; il avait fait, ou cru faire, des découvertes, et les avait soumises à l’Académie, qui paraît bien les avoir d’abord approuvées[1]. Mais il est probable que dans la suite elle lui fut moins favorable, et que leurs relations se gâtèrent. Il continua pourtant, sans se décourager, ses travaux sur le feu, la lumière, l’électricité, et en 1788, au moment où les États généraux allaient s’ouvrir, il publiait des Mémoires académiques ou nouvelles découvertes sur la lumière, relatives aux plus importants points de l’optique ; mais, comme cet ouvrage et les précédents ne lui paraissaient pas obtenir le succès qu’ils méritaient, et qu’il

  1. C’est au moins ce que semble prouver le titre d’un ouvrage qu’il a publié en 1779 : Découvertes sur le feu, l’électricité et la lumière constatées par une suite d’expériences nouvelles, vérifiées par les commissaires de l’Académie des sciences.