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l’académie française au XVIIe siècle.

trouvait naturellement qu’il en fallait mettre davantage et qu’à l’Académie comme ailleurs, il n’y en avait jamais assez ; il est vrai qu’il avait la bonté d’ajouter : « Il faut pourtant y laisser toujours un nombre de gens de lettres, quand ce ne serait que pour achever le dictionnaire, et pour l’assiduité que des gens comme nous ne sauraient avoir en ce lieu-là. »


III

On a vu que les registres de l’Académie française commencent en 1672. Cette année est celle où Séguier mourut et où Louis XIV accepta d’être protecteur à sa place.

Ce n’était pas seulement un grand honneur pour elle, ce fut surtout un grand bonheur. En se rattachant directement à celui dont tout le reste dépendait, elle échappait au danger d’avoir un protecteur qui avait besoin lui-même d’être protégé. À défaut du roi, elle aurait probablement choisi un de ses ministres, comme elle l’avait fait deux fois de suite. Les ministres sans doute duraient alors plus qu’aujourd’hui ; cependant ils n’étaient pas inamovibles et à l’abri de tous les