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OCTAVE
LE TESTAMENT POLITIQUE D’AUGUSTE


Cicéron aimait la jeunesse ; il la fréquentait volontiers et redevenait facilement jeune avec elle. À l’époque où il venait d’être préteur et consul, nous le voyons s’entourer de jeunes gens de grand avenir, comme Cælius, Curion et Brutus, qu’il conduit avec lui au forum et qu’il fait plaider à ses côtés. Plus tard, lorsque la défaite de Pharsale l’eut éloigné du gouvernement de son pays, il se mit à vivre familièrement avec cette jeunesse joyeuse qui avait suivi le parti du vainqueur, et consentit même, par passe-temps, à lui donner des leçons d’éloquence. « Ils sont mes élèves dans l’art de bien dire, écrivait-il gaiement, et mes maîtres dans l’art de bien dîner[1]. » Après la mort de César, les événements le mirent en relation avec une génération plus jeune encore, qui commençait alors à paraître dans les affaires politiques. Plancus, Pollion, Messala, que le sort réservait à devenir les grands dignitaires d’un gouvernement

  1. Ad fam., IX, 16.