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était forcé de lui faire des représentations sur ses dépenses. Il s’ennuyait des leçons de son maître Dionysius et de la rhétorique que son père essayait de lui apprendre. Il voulait partir pour faire la guerre d’Espagne avec César. Au lieu de l’écouter, Cicéron l’envoya à Athènes pour y achever son éducation. On lui fit une maison comme au fils d’un grand seigneur. On lui donna des affranchis et des esclaves, afin qu’il pût paraître avec autant d’éclat que les jeunes Bibulus, Acidinus et Messala, qui étudiaient avec lui. On lui attribua pour sa dépense annuelle à peu près 100,000 sesterces (20,000 francs), ce qui semble une pension raisonnable pour un étudiant en philosophie ; mais Marcus était parti de mauvaise grâce, et le séjour d’Athènes n’eut pas pour lui les résultats que se promettait Cicéron. Loin des yeux de son père, il se livra à ses goûts sans retenue. Au lieu de suivre les cours des rhéteurs et des philosophes, il s’occupa de bons dîners et de fêtes bruyantes. Sa vie fut d’autant plus dissipée qu’à ce qu’il parait il était encouragé dans ses désordres par son maître lui-même, le rhéteur Gorgias. Ce rhéteur était un Grec accompli, c’est-à-dire un homme prêt à tout faire pour sa fortune. En étudiant son élève, il vit qu’il gagnerait plus à flatter ses vices qu’à cultiver ses qualités, et il flatta ses vices. À cette école, Marcus, au lieu de s’attacher à Platon et à Aristote, comme son père le lui avait recommandé, prit le goût du falerne et du vin de Chio, et ce goût lui resta. La seule renommée dont il se montra fier dans la suite fut d’être le plus grand buveur de son temps, il rechercha et il obtint la gloire de vaincre le triumvir Antoine, qui jouissait en ce genre d’une grande réputation et qui en était très fier. C’était sa manière de venger son père, qu’Antoine avait fait tuer. Plus tard Auguste, qui voulait payer au fils la dette qu’il avait contractée envers le père, en fit un