Page:Boisselot - Lischen et Fritzchen.pdf/6

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Scène III

LISCHEN, FRITZCHEN.
FRITZCHEN, sortant de chez le marchand de vin avec une bouteille qu’il pose sur la table avec son paquet.

V’là un petit vin qui ne me coûtera pas plus que l’eau de notre réservoir. Mon maitre le trouvera peut-être un peu cher puisque j’ai pas marchandé, mais à c’t’heure je serai loin.

LISCHEN.

Vingt-deux francs. (Elle serre son portefeuille.)

FRITZCHEN.

Hein !

LISCHEN.

Vingt-deux francs… dix-sept sous.

FRITZCHEN.

Tiens un femme !

LISCHEN.

Tiens ! un homme.

FRITZCHEN.

Et bigrement gentille !

LISCHEN.

Il n’est pas joli, joli.., mais il a quelque chose entre les deux yeux… et puis il a un joli chapeau.

FRITZCHEN.

Si je lui parlais ?

LISCHEN.

S’il pouvait me renseigner sur une patache.

FRITZCHEN.

Mam’zelle ?

LISCHEN.

Monsieur !

FRITZCHEN.

Mam’zelle, savez-vous que vos joues ils sont fraîches comme une pomme d’api.

LISCHEN, à part.

Oh ! le malhonnête, il m’a entendu compter mon argent et il contrefait mon parler.

FRITZCHEN.

Hein ! le savez-vous ?