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LISCHEN.

Et toi donc !

FRITZCHEN.

Et renforcie !

LISCHEN.

Et toi donc !

FRITZCHEN.

Et embellie.

LISCHEN.

Et toi… donc… oh !… c’est-à-dire…

FRITZCHEN.

Comment ? c’est-à-dire…

LISCHEN.

T’as pas changé, sous ce rapport-là.

FRITZCHEN.

Mais comment not’ père t’a-t-il laissé partir ?

LISCHEN.

J’ai voulu gagner un peu d’argent pour l’aider, le pauvre cher homme, je suis partie avec plusieurs petites filles ; elles se plaisent à Paris, les autres, mais moi, je m’ennuyais là-bas, loin de tous ceux que j’aime.

FRITZCHEN, l’embrassant.

Bonne Lischen, bonne sœur… Das is goutt… c’est y contrariant qu’elle soit… au moment où… allons ! allons, je deviens bête à présent.

LISCHEN, à part.

Mais qu’est-ce qu’il a donc ?… Sais-tu bien que tu n’as pas l’air enchanté du tout de m’avoir retrouvée ?

FRITZCHEN.

Je réfléchis… je pense que si on ne savait pas… on pourrait comme ça… au bout de quelque temps… c’est désolant ça.

LISCHEN, lui prenant le bras.

Maintenant quel joli voyage nous allons faire ensemble.

FRITZCHEN.

Oui, quel joli voyage, nous allons faire… tous… les deux… Mais non, je réfléchis, je ne peux pas partir avec toi.

LISCHEN.

Comment, tu me laisserais partir seule ?

FRITZCHEN.

Oui ; il faut que je songe à gagner un peu d’argent, j’ai deux bons bras, je veux être cocher. Not’ père, il n’en a pas plus qu’il faut, et puis ce sera assez de toi dans la maison.