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UNE CÉRÉMONIE BOUDDHIQUE

semblait s’ingénier à voiler ses mains mouvantes sous la chasuble pâle. J’interrogeai M. de Milloué, alors que M. Guimet multipliait çà et là son amabilité et ses commentaires. M. de Milloué me répondit : « L’officiant a soin de cacher au peuple pendant la cérémonie les moudras, c’est-à-dire les signes mystiques de ses doigts qui, équivalant à la récitation d’un mantra ou verset, appellent les énergies célestes et conversent avec elles. »

Alors je me souvins des vieilles écoles de Kabbalistes, accordant, elles aussi, une puissance symbolique et effective à certains mots et à certaines attitudes du visage et de la main par lesquels les esprits sont contraints à leur obéir. En Occident comme en Orient, une même initiation semble avoir présidé aux pratiques de la magie. Il est vrai que cette science du verbe et du signe, si elle a quelque autorité dans l’invisible, n’a pas