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LES PETITES RELIGIONS DE PARIS

quement, se défendait d’être mystique, restait humain naïvement. À l’image de Dante, ne plaçait-il pas ses ennemis dans la géhenne et ses intimes au paradis ?

C’est que, pour ce rêveur, le monde spirituel ressemble au monde matériel, dont il devient la cause et la vie. La terre est la pépinière et le symbole du Ciel et de l’Enfer. De la chrysalide des hommes, sortent les Esprits et les Anges. Les Anges, âmes glorieuses, méritent tous les éloges, et Swedenborg les choisit pour ses plus fréquents entretiens. Quant aux Esprits, erratifs et erronés, ce sont les hommes morts qui n’ont point pénétré dans la sagesse et que dévorent les contradictions. Or, tout homme terrestre a autour de lui — non plus l’Ange du Bien et l’Ange du Mal de l’Église — mais deux anges et deux esprits : un ange céleste et un esprit infernal rôdant autour de son intelligence, puis un esprit infernal et un ange céleste assaillant son cœur.