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LES PETITES RELIGIONS DE PARIS

« Je n’ai jamais fait pleurer personne. »

Je ne sais pas de fleur vertueuse plus ineffable à respirer.


Cette bonté devait dégénérer en une faiblesse enfantine. La plante et même l’animal deviennent pour l’homme des compagnons, des amis, j’allais dire des égaux. Mais je n’exprimerais encore là qu’une petite part de la vérité : le peuple alla s’incliner devant eux comme devant des supérieurs ; il en fit même des Dieux. L’infaillible instinct des animaux qui annoncent le retour des saisons frappa ce peuple observateur, et de là à leur accorder une prescience divine, il n’y a qu’un pas. Erreur touchante et féconde en réflexions ! Le Christianisme et la philosophie raffinée s’indignèrent. Un Père de l’Église écrit : « Savez-vous ce que c’est que le Dieu de l’Égypte ? Une bête immonde, se vautrant sur un tapis de pourpre. » Plus tard Bossuet