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LES PETITES RELIGIONS DE PARIS

de toi, de crainte qu’elle n’élève ses mains vers la divinité et que celle-ci n’écoute sa plainte. »

Le grand culte de l’Égypte est en définitive le culte d’Isis, le culte de l’Universelle Mère ! Ce pays raisonnable et ému ne fut pas hérésiarque en ce sens, car il reconnut, à elle égal, le principe mâle Osiris ; mais il réserva tout son cœur à la femme sacrée, à la Nature qui enfante, à la Mère, à Isis. Aussi plane-t-il sur cette religion si multiforme, si incohérente, si bestiale au premier abord, une immense bonté. On y vante « la douceur patiente de l’homme » ; ne sont-ils pas tous des morceaux de cet excellent Osiris, qui, pour créer des êtres humains, éparpille ses membres ? « Ammon-Ra fait pousser les herbages pour les bestiaux, les plantes pour les hommes, c’est lui qui fait vivre le poisson dans le fleuve, les oiseaux dans le ciel et sur la branche ; sois béni pour tout cela Un-