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LES DERNIERS PAÏENS

Si tous deux président à la mort, c’est que les hommes disparaissent par l’accumulation des jours et des nuits. Le dieu juif lui-même, Jéhova, c’est le simoun. Quiconque a parcouru, dans Hésiode, la lutte de Jupiter et des Titans, s’est vite aperçu que c’est une tempête qu’il a voulu décrire.

— N’avez-vous jamais été tenté de devenir chrétien ?

— On a essayé de me convertir. Voici comment. J’avais accompagné jusqu’au cimetière le cortège funèbre d’un ami. Là je rencontrai une demoiselle jeune et inconnue qui me fit l’éloge de celui qui était mort avec tous les sacrements de l’Église. Je lui répondis : « Heureux ceux qui ont la foi ! » Ce mot la frappa. Elle m’écrivit une lettre où une très lucide intelligence se révélait : « Il m’a semblé, me disait-elle, qu’il y avait quelque tristesse dans cette parole et que, près de la tombe de celui qui était sans doute votre

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