grands yeux de Vierge flagellée par la vie, l’ovale pur de son visage est caressé par ses longs cheveux qui se courbent sur les joues ; en une sorte de cartable qu’elle déplie, elle lit les lettres de son amant, à qui elle révéla, loin de toute souillure qu’il est quelque chose au-delà de la science et que ce quelque chose c’est l’Amour.
« Qu’elle est belle ! » dis-je à M. Lagarrigue, qui répond en souriant : « Elle avait pourtant coutume de dire : « Je n’ai pas de beauté, je n’ai que de l’expression. »
Le sein chaste de l’amante est voilé par les lettres du prophète dont l’aspect clérical et autoritaire me rappelle l’eau-forte de Baudelaire par Manet. C’est la même lèvre pincée par l’esprit systématique, des yeux presque identiques tant ils s’ouvrent impitoyablement clairs sur la vie ; le front est celui des papes, large et haut, le collet sent le clerc et le professeur, mais l’ensemble respire une ten-