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LES PETITES RELIGIONS DE PARIS

est un apôtre. Je l’ai vu en son premier du 155 de la rue Saint-Jacques, petit, souriant, mais avec des yeux si aigus et une éloquence espagnole, dans cette salle de conférences qui n’attend, je pense, que les cotisations pour devenir un sanctuaire. S’il ne m’a pas persuadé, il m’a charmé.

« La Vierge-Mère, m’a-t-il dit, une utopie d’Auguste Comte, un idéal, une limite. Notre initiateur croyait qu’un jour les bassesses de l’amour s’aboliraient ; que, pour devenir mère, la femme se passerait de l’homme ; que sa pensée suffirait pour féconder cet œuf humain qu’elle porte en elle… »

Je lève les yeux, et, au delà des chaises alignées, j’aperçois une photographie de la « Vierge et l’Enfant » de Raphaël… Oui, voilà bien la déesse ; sur le cadre, en grosses lettres, ce mot : Humanité.

Au dessous, les portraits, de Clotilde de Vaux et d’Auguste Comte. Elle ouvre de