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LES DERNIERS PAÏENS

face à Apollon, la jeunesse éternelle. Vénus, regarde, en se détournant un peu, Diane ; car l’amour a toujours eu peur de la chasteté. Là, M. Louis Ménard est assis sous le buste d’Homère, rangeant des lettres de famille, pleines de discussions sur la vie et les hauts faits d’Héraclès, de Tiphaon et de cette prudente Athéné.

Avec ses longs cheveux, gris parfois, qui encadrent son triangulaire visage, où les yeux luisent comme les torches des mystes aux initiations, le poète hiérophante m’apparaît semblable à ces sages d’Alexandrie qui expliquaient à leurs disciples sous les colonnades les légendes des forces éternelles et les miracles des daimons.

— Je ne suis point un prêtre, m’affirme ce païen moderne ; mon culte aux dieux est tout intérieur.

— On m’a assuré qu’avant de lire Sophocle vous sacrifiiez à Aphrodite des colombes.