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LA SORCIÈRE

pires humains, chauves-souris où il y a de l’oiseau ténébreux et de l’animal qui rampe, amphibie vivant dans l’astral et sur la terre, monstres ayant développé en soi le surhumain à force d’inhumain.

Leurs dons mystiques les reliaient aux phantasmes des légendes. Ne possédaient-elles pas la faculté des métamorphoses pour elles et pour ceux qu’elles approchaient ? La Pamphile d’Apulée savait avec une pommade se couvrir le corps de duvet et de fortes plumes, durcir et courber son nez, allonger en griffes ses ongles. Changée en hibou, elle fuyait avec un cri plaintif. Lucius se trompe d’onguent et le voilà devenu âne ! Circé mue en porcs les compagnons d’Ulysse. Les Eryges du moyen âge s’envolent par les cheminées, se précipitent sans danger du haut des montagnes, deviennent aussi des chattes pour mieux se faufiler et courir discrètement. (Voir le Manuel des confesseurs italiens.) Ainsi que dans le passé grec et latin, elles donnent l’amour et le rompent, lient les torces de la génération, infusent à leurs amis une vie nouvelle, dessèchent leurs adversaires par les langueurs ; dépravent, dans les ténèbres où il se débat, sans se résigner à être complice, le jeune homme que leur décrépitude choisit. Leurs pouvoirs sur les êtres, bêtes et gens, ne donnent qu’une faible idée de leur influence sur les éléments, que le savant croit inébranlables pour des volontés humaines. Une femme du pays de Constance, pas invitée aux noces de son village, se fit porter par le Diable sur un sommet, creusa une fosse, y répandit son propre liquide, prononça quelques mots et excita une tempête qui mit en déroute la noce, les ménétriers et les danseurs. Les sorcières apaisent ou excitent les orages, soulèvent comme Velleda ou nivèlent les flots ;