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LE SATANISME ET LA MAGIE

accouriez ! — je vous prie et je vous conjure cependant jusqu’à ce que vous administriez et consacriez cette image, pour la haine et le malheur de……[1] »

Tout a été mis en œuvre pour que la sensibilité de l’envoûte s’accroche à l’effigie. Certes des molécules invisibles doivent s’y être posées, car nous ne pouvons rien porter longtemps sans que quelque chose de nous-même n’y demeure. Que sera-ce des dents, des cheveux, des ongles, de ce qui a poussé en nous, de ce qui a vécu de nous, de ce qui a été nous ? Il est impossible que ces morceaux du végétal que nous sommes n’aient pas conservé de notre énergie vitale. Sur les vagues de cette lumière astrale baignant et habitant tout être et toute chose, le corps astral de l’envoûté sera tiré par d’irrésistibles et impalpables filaments, chassé aussi par des vents d’attraction, l’aimant des similitudes, jusqu’à l’effigie déjà toute imprégnée de lui-même. Embuscade où le moi devient amorce au même moi. Le petit prisonnier fluidique attire par ses cris muets — ainsi qu’une volière placée devant un poste de chasse, — les fluides sains encore, mais que leur pitié vers l’enchaîné et le malade vont lier et corrompre.

Je ne sais si je m’explique avec assez de clarté. Ce qui est certain, c’est la stratégie du rite noir, cette conquête accomplie sur l’envoûté par l’adduction à la figurine des vêtements, de la dent, des cheveux, de l’ongle, d’un peu de la sensibilité de celui qu’elle symbolise. Puis l’exil dolent de ces particules appelle par affinité le nerveux influx qui, un peu endolori déjà des douleurs partagées, va se livrer

  1. Ce livre donne pour la première fois la conjuration qui fait valide le sacrement diabolique ; voir à la bibliothèque de l’Arsenal les Grandes Clavicules.