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LE SATANISME ET LA MAGIE

tord ensemble, enroule les fluides corporels et le souffle, l’âme de vie, puis cisèle sa monstrueuse statue de songe avec des doigts semblables à des ciseaux. Enfin le sorcier a poussé un cri noir et long, unique, désespéré, de femme en couches… Satan serait-il né ? Les éléments conjugués avec l’âme humaine auraient-ils mis au monde la larve où le Verbe incestueux s’est incarné. Un trouble inexprimable fait tituber le disciple, qui cependant ne distingue qu’en tourbillon une sorte d’outre, à quelque distance devant eux, une outre se balançant gauchement avec une tête trop lourde, à la renverse, un ventre colossal, des jambes informes qui, par un filet menu, semblent se rejoindre au ventre toujours houleux du nécromant[1].

  1. Cette évocation du Diable ne fut jamais livrée par les rédacteurs des grimoires souvent mystificateurs ou imbéciles. Réelle, efficace, elle est traditionnelle et moderne, moderne surtout ; elle répercute l’écho des anciens temples initiatiques en l’Eglise du Christ. C’est le déchet des grandes mystiques, le dévoiement des saints miracles !