sur les gouffres, à conjurer par un agenouillement exalté de sanglots le saint des causes perdues, des heures sans issue, des projets en déroute ? mais de là jusqu’à vouloir affronter le crime et le suicide, de là jusqu’à s’enfoncer pour éternellement dans le noir parce que le crépuscule pénètre ! de là, jusqu’à se damner volontairement parce que le ciel semble clos ! Non si tout chrétien, tout mystique peut murmurer l’oraison des catastrophes, il ne doit pas pour cela se prêter à l’illusion démoniaque, et, suppliant saint Jude, il lui faut s’arrêter à l’aliénation de son avenir terrestre et surterrestre à Judas.
Dieu seul peut sauver de l’ultime démence, Satan ne peut que précipiter en de plus irrévocables abîmes celui que le vertige du mal et du malheur assiège d’un menteur attrait.
Sanctissime apostole, fidelissime Christi serve et amice, Juda, qui, oh proditoris nomen et quorumdam simplicitate in debito tibi cultu desereris, ob tuam vero sanctissimam et apostolicam vitam ubique fere terrarum a vera Ecclesia specialis calamitosorum et pene desperantium advocatus invocaris et præstissime coleris, ora pro me miserum, ut per tua merita in tribulationibus et augustus meis consolationem recipiam. Tuum auxilium præsertim in præsenti perturbatione et angustia experiar.
(Très saint apôtre, très fidèle serviteur et ami du Christ, Jude, qui, à cause du nom du traître et par la simplicité de quelques-uns as été délaissé dans le culte à toi dû, tu es invoqué et très pieusement honoré à cause de ta vie très sainte et apostolique à peu près partout sur la terre par la vraie église