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L’AU DELA ET LES FORCES INCONNUES

frappeurs, et tous, le collégien, les cousines au teint de pomme d’api, les messieurs graves, les vieilles dames en bonnet à coques, tous s’asseyaient autour d’une table de bouillotte, sur laquelle on étendait les mains avec le geste d’un pianiste qui plaque un accord.

» Au bout d’un quart d’heure, — tant pis ! c’était trop ennuyeux, — je poussai. Et je crois bien que les autres, impatientés comme moi, en faisaient autant.

» Et voilà que la table se mettait à volter, à se trémousser, et se levait sur deux pieds, et exécutait toutes sortes de gentillesses. À l’aide d’un alphabet chiffré, on lui posait des questions, comme à un phoque ou à un âne savant. Et la table répondait, souvent avec beaucoup d’indiscrétion, révélait, par exemple, l’âge d’une demoiselle qui avait, depuis longtemps coiffé sainte Catherine. Pour un peu, la table aurait désigné la personne la plus amoureuse de la société.

» Les choses se compliquèrent. Des esprits furent évoqués, toujours dans la table. D’abord,