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L’AU DELA ET LES FORCES INCONNUES

Les médecins appellent tout cela folie religieuse, érotomanie sacrée, iéromanie. Je me souviens que M. Raymond me montra, à la Salpêtrière, des hystériques dressées du temps de Charcot. Nous pûmes leur donner en suggestion les spectacles du Sabbat. Elles croyaient voir le Diable, nous le décrivaient selon la richesse de leurs lectures, et — chose plus extraordinaire encore — croyaient entendre de lui des réponses, tandis qu’elles subissaient seulement un rêve que nous avions excité. — J’ai moi-même, à la clinique de médecins hypnotiseurs, recommencé, avec des sujets, les évocations de l’ancienne magie. Ces sujets, suggestionnés par les paroles des grimoires, voyaient les démons selon leur imagination et d’après mes avis. Le fait le plus frappant, c’était le dédoublement de leur « moi », qui leur donnait l’illusion d’une nouvelle présence. Ils dialoguaient avec eux-mêmes, alors qu’ils croyaient parler réellement avec un esprit mauvais. Que de phénomènes du spiritisme s’expliquent aisément par ces dédoublements de personnalité, résultat aussi bien des pratiques de l’hypnotisme, que des séances de tables tournantes ou d’évocations !

Y a-t-il autre chose que de la suggestion et du rêve dans le satanisme ? On le croyait au moyen