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L’AU DELÀ ET LES FORCES INCONNUES

tout neuf et cependant éternel : l’immortalité du corps.

Nous ressentons un certain étonnement à l’énoncé brusque de cette vérité. L’immortalité de l’âme a tellement obsédé ses négateurs que toute autre immortalité en devint oubliée. Les matérialistes eux-mêmes ne se sont jamais vantés de l’immortalité de leurs corps et ils pensent que tout est fini après le dernier souffle, aussi bien la chair que l’esprit. Il se pourrait que matérialistes et spiritualistes aient témoigné un injuste et égal mépris pour cette « guenille » qui nous est « chère » selon l’expression du poète et à qui nous ne voulons pas faire pourtant le crédit de se survivre.

Selon l’opinion à la fois la plus générale et la plus vulgaire, le corps devient la poussière, le néant, ou, ce qui est pire encore, la pourriture, ce quelque chose « qui n’a plus de nom dans aucune langue », selon l’expression inoubliable de Bossuet. Pauvre corps si dorloté et si aimé pendant la vie personnelle, organisme si délicat, si complexe, si intelligent, si douloureux et si agréable parfois ! Le corps, merveille autant que l’âme ! Comme je comprends que saint Thomas d’Aquin, l’ange de l’école, ait déclaré que l’homme n’existait pleinement que lorsque son