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L’AU DELA ET LES FORCES INCONNUES

j’ai vu M. Alphonse Daudet très vivant et attablé au bon labeur ; il était penché sur ses cahiers et tout animé de ce feu intérieur où s’attisent les chefs-d’œuvre.


— Je ne trouve, vraiment pas, vous savez, que ce mouvement mystique ait une véritable importance. Il n’y a plus assez de foi ! Remarquez que j’ai assisté à une renaissance religieuse beaucoup plus sérieuse, sous le second Empire. Alors il y avait des « toqués magnifiques. » Par exemple, ce Raymond Brucker… (Ce nom ne vous dit rien, n’est-ce pas ?) On m’emmena un jour l’entendre prêcher la foule à Saint-Sévérin… Il écrivit sous le pseudonyme de Michel Raymond (Michel était le prénom d’un collaborateur) plusieurs livres remarquables, dont le drame sacré intitulé Le trou de l’aiguille, titre symbolique rappelant l’Evangile où Jésus condamne les mauvais riches. Avec lui, Ernest Hello, ce très haut esprit, et Georges Seigneur. Car il ne faut pas croire que l’empire fut longtemps positiviste : l’impératrice apporta le catholicisme étroit, exalté, à l’espagnole. En somme