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Voilà comment périt, à la fleur de l’âge, un homme dont les talents et les vertus étaient si nécessaires dans un pays comme celui-ci, où l’influence d’un grand nom, en honneur à la Cour, suffisait souvent pour obtenir une faveur, qu’on aurait refusée longtemps aux prières et aux supplications des humbles sujets. Son dernier acte fut un acte de dévouement, et il tomba, comme tant d’autres martyrs de la civilisation et de la charité, sous les coups de ses ennemis féroces, disparus aujourd’hui de nos rivages, et dont on chercherait vainement les traces. Ils ont été balayés de la surface du sol qu’ils avaient abreuvé du sang des missionnaires, et la marque de Caïn, gravée sur leurs fronts par une main vengeresse, les a tous suivis jusqu’au tombeau.

Le beau-frère de M. le Sénéchal, mentionné ici par le R. P. de Charlevoix, était Louis Hébert, sieur de l’Espinay. On lira avec intérêt le récit du R. P. Jérôme Lalemant, de la compagnie de Jésus, consigné dans la Relation des Jésuites. Il fournit d’amples détails sur cet événement douloureux, et même sur les premières années du digne sujet de ses regrets.

Après avoir rapporté le massacre de 14 Français à Trois-Rivières, par les Iroquois, le Révérend Père ajoute :

« … Le mal n’a pas esté si long à Kebec, mais plus violent