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de neige. Voici comment cet accident est raconté dans la Vie de la Sœur Marie Barbier : « Ma compagne, dit-elle, était bien loin devant moi, qui n’en pouvait plus. Je ne pouvais me retirer de ce fossé, n’ayant plus de force, et la neige me couvrant de plus en plus. Alors je priai le saint Enfant-Jésus de m’aider, s’il voulait prolonger ma vie pour sa gloire et pour me donner le temps de faire pénitence. J’étais toute enfoncée dans la neige, et il ne paraissait plus que l’extrémité de ma coiffe. Sa couleur noire fit croire à quelques personnes du voisinage que c’était une de leurs bêtes qui était tombée dans le fossé. Ils y accoururent promptement, et m’ayant retirée de là, avec peine, ils me laissèrent au bord du fossé, d’où j’eus bien de la difficulté de me rendre à la maison. Cela, joint au grand froid, et à toutes les incommodités que je ressentis durant l’hyver, dans cette demeure, me fit contracter des infirmités assez considérables. Pourvu que Dieu en tire sa gloire et que mon orgueil en soit écrasé, j’en suis contente. Les miséricordes de Dieu à mon égard sont trop grandes ; depuis ce temps-là, ce n’est que grâce sur grâce ; qu’il en soit béni éternellement ! »

Le fondateur de cette école, M. Lamy, qui a si bien mérité des bons insulaires ; homme désintéressé et plein