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avec lui. L’évêque de Québec, au nom du séminaire dont il était le fondateur, changea, en effet, l’île d’Orléans, avec maître François Berthelot, conseiller au parlement de Paris, pour l’île Jésus. L’acte d’échange fut passé, à Paris, par MM. Duparc et Carnot, le 24 avril, 1675.[1]

Ainsi, l’île, qui avait été antérieurement partagée en fiefs et arrière-fiefs, reprit son unité primitive et le propriétaire n’eut plus à compter avec ceux de l’Île Jésus, ni avec les anciens seigneurs de la côte de Beaupré. Elle fut érigée en fief noble, sous le nom de Comté de Saint-Laurent, selon Charlevoix, (Histoire de la Nouvelle-France, tome 3, p. 67,) en faveur du nouvel acquéreur François Berthelot, secrétaire général de l’Artillerie, qualifié ailleurs de secrétaire des commandements de la Dauphine. Quelques uns pensent que cette érection n’eût pas lieu avant 1692. L’extrait suivant de l’arrêt du Roi, érigeant l’Île en comté, en faveur du sieur Berthelot, « nostre conseiller, et secrétaire général de l’Artillerie, poudres et salpêtre de France, daté du mois d’avril, 1676, » décide la contestation péremptoirement. Au reste, les lignes suivantes extraites des lettres-patentes elles-mêmes sont formelles. Après avoir qualifié la dite île de comté de Saint-

  1. L’île d’Orléans valait beaucoup plus, aussi M. Berthelot paya en soulte au séminaire la somme de 25,000 francs.