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dans les transactions, l’honnêteté dans les rapports journaliers, la sobriété y sont encore en honneur, et c’est aussi au milieu de ses habitants que l’on retrouve cette franche et cordiale hospitalité si vantée autrefois par les étrangers, et dont les traces disparaissent, hélas ! si rapidement dans plusieurs parties de notre beau pays.

Quoique le territoire de l’Île soit insuffisant pour fournir des établissements à toute sa population, les familles qui s’y sont originairement établies ont généralement résisté au courant de l’émigration qui emportait forcément les plus jeunes de leurs enfants vers les nouveaux centres de colonisation, et les terres qui, depuis deux cents ans passés, ont été transmises de père en fils sont encore en grande partie occupées par les descendants des concessionnaires primitifs.

Le R. P. de Charlevoix, qui y alla en 1720, (tome II, ch. II,) dit « qu’il trouva ce pays beau, les terres bonnes et les habitans à leur aise. » Le morcellement des propriétés y est presque inconnu. On se rappelle que, sous le régime français, l’autorité s’opposait de toutes ses forces à ce que les colons s’établissent sur des propriétés de peu d’étendue. Par une ordonnance du 28 avril 1745, le roi Louis XV défendit de construire des maisons sur