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et plaisant à voir. De l’isle d’Orléans à Québec, il y a une bonne grande lieue, y ayant de l’eau assez pour quelque vaisseau que ce soit. »

Le sol de l’Île est généralement très fertile. Aussi a-t-on longtemps appelé cette dernière le grenier de Québec. Ses habitants sont paisibles, sobres et industrieux. Grâce à leurs habitudes d’économie, ils vivent, sinon dans l’aisance, au moins dans une heureuse médiocrité, sur des propriétés d’une étendue assez limitée. Ils fournissent aux marchés de Québec tous les produits ordinaires du verger, du jardin et de la ferme, entre autres, d’excellentes pommes de terre, du beurre exquis et ce délicat fromage affiné qui fait depuis si longtemps les délices des gourmets de Québec, et leur permet de traiter avec une certaine hauteur le fromage de Brie, pourtant si vanté par tous les gastronomes de France.

La vie de famille dans l’île d’Orléans a conservé le cachet particulier et la simplicité des mœurs patriarcales d’autrefois. Les relations sociales sont caractérisées par l’urbanité, la cordialité et le respect que se témoignent en toutes circonstances ceux qui, pendant deux siècles d’isolement et de vie-à-part, ont fini par se considérer comme les membres d’une seule et même famille. La droiture