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tent en différents endroits des rochers qui ne sont ni d’une élévation, ni d’une étendue remarquable ; dans d’autres, ils forment de larges prairies recouvertes en partie par la marée. Du côté nord, le rivage est généralement plat et boueux ; du côté sud, il est presque partout couvert d’un beau sable parsemé de loin en loin de petits récifs.

La description qu’on en lit au livre des Voyages de Champlain (tome II, ch. 2), est bien exacte :

« Alors on suit le fond, côtoyant l’isle d’Orléans au sud, qui a six lieues de longueur, et une et demie de large, en des endroits quantité de bois de toutes les sortes, que nous avons en France ; elle est très-belle, bordée de prairies du costé du nord, qui inondent deux fois le jour. Il y a plusieurs petits ruisseaux et sources de fontaines, et quantité de vignes, qui sont en plusieurs endroits. Au costé du nord de l’isle, il y a un autre passage, bien que, en le chenal, il y aye au moindre endroit trois brasses d’eaux ; cependant l’on rencontre quantité de pointes qui avancent en la rivière, très dangereuse et de peu de louiage, si ce n’est pour barques, et si faut faire les bordées courtes. Entre l’Isle et la terre du nort, il y a près de demie lieue de large, mais le chenal est étroit, tout le pays du nort est fort montueux. Le long de ces costes il y a quantité de petites rivières qui la plupart assèchent de basse mer ; elles abondent en poisson de plusieurs sortes et la chasse du gibier y est en nombre infinie. Comme à l’Isle et aux prairies du Cap Tourmente, très beau lieu