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d’une large ceinture de blanches maisons et d’élégantes villas, ses champs fertiles, qui s’élèvent par des pentes ondulées formant une espèce d’amphithéâtre recouvert de jardins, de vergers, de prés verdoyants, et couronné par les restes précieusement conservés de l’antique forêt ; soit qu’il tourne ses regards vers le sombre et majestueux cap Tourmente, la superbe et bruyante chute Montmorency, ou sur les riches campagnes de la rive sud du Saint-Laurent, il voit se dérouler, devant ses yeux étonnés, une succession aussi variée qu’inattendue de sites enchanteurs, de perspectives gracieuses, d’horizons charmants et grandioses qui le ravissent et le forcent d’admettre que cet heureux coin de terre, négligé si longtemps par les citoyens de Québec, est destiné, dans un avenir rapproché, à devenir pour cette dernière ville ce que Brooklyn est à la capitale commerciale des États-Unis.

Située à moins de cinq milles de Québec, l’île d’Orléans a vingt-et-un milles de longueur sur environ cinq milles dans sa plus grande largeur. Elle forme une étendue de terre de 70 milles carrés ou de 43,000 arpents en superficie. Elle était autrefois couronnée à son extrémité occidentale par un bosquet de pins qu’on appelait le nid du Corbeau. Ses rivages, peu souvent escarpés, présen-