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ci, l’île d’Orléans était une colonie pénale, un lieu d’exil et de détention pour les délinquants.

C’est une assertion bien hasardée et contre laquelle les documents historiques s’inscrivent en faux. Si nous consultons les pages de notre histoire, il est impossible d’y trouver la preuve de cette grave assertion. Il est vrai que l’on peut citer quelques cas isolés de jugements ordonnant de conduire dans l’Île des femmes qu’il fallait, pour une cause ou une autre, mettre aux arrêts, mais il est clairement démontré par les précautions prescrites par l’agent de l’autorité, que ces personnes étaient placées chez de braves familles, sous la garde de surveillants probes et vigilants, pour un temps déterminé, afin de les ramener plus promptement à leurs devoirs par l’exemple des vertus chrétiennes qu’elles avaient constamment sous les yeux, au milieu de cette population si sage et si religieuse. Il n’y avait alors ni bureaux de police, ni prisons de réforme pour y placer des sujets de ce genre. L’autorité ne doit pas seulement punir, mais elle doit en même temps procéder avec sagesse et entourer la victime de l’erreur des mesures de prudence et de protection que prescrivent les convenances, le sentiment.

Nous ne pouvons mieux terminer notre récit qu’en citant