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autres pareilles, tant la main qui les avait préparées y avait apporté de soins. En été, on présentait au voyageur de succulentes et douces prunes, auxquelles les touristes et les chroniqueurs, n’ont pas accordé, je dois le dire, l’attention qu’elles méritent.

Qui n’a pas entendu parler des prunes de l’île d’Orléans, égales pour le moins à celles que vantait le poète (Roucher) dans ses chants :


C’est la prune, conquise aux plaines de Damas.


Ces fruits, dont on ne compte pas moins de deux cents cinquante variétés, dit-on, se trouvent en plus grande abondance dans le district de Montréal que partout ailleurs, parce qu’ils y sont l’objet d’un système suivi de culture et d’exploitation. Aussi, en trouve-t-on de cent et une espèces : perdrigon, violet, damas, damas musqué, perdrigon-normand, reine-claude, petite reine-claude, impératrice violette, impératrice blanche, etc. Mais, après tout, suivant de bons connaisseurs, il faut en revenir aux damas de l’île d’Orléans !

Ces prunes fraîches, petites, noirâtres, qui ont une peau tendre et fine et d’un velouté à ravir, sont douces, fondantes, et produisent un zest inexprimable au goûter. Elles font rejeter bien loin les prunes rouges, les prunes d’au-