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au salut de tant d’âmes que vous avez aimées pour Dieu, et qui seront vostre couronne dans le Ciel. »

Le Révérend Père ajoute à cette citation :

« Voilà la harangue que fit ce Capitaine huron, je n’y adiouste rien, et mesme je n’y puis ioindre la grace que luy donnait le ton de sa voix, et les regards de son visage. La nature a son éloquence, et quoyqu’ils soient barbares ils n’ont pas dépouillé ny l’estre d’homme, ny la raison, ny vne âme de mesme extraction que les nostres. »

Les Iroquois continuaient cependant leurs courses et leurs ravages. Enhardis par le succès, ils ne craignaient plus rien et faisaient tout trembler à la seule pensée de leur approche. Les alarmes incessantes qu’ils causaient partout, dans la colonie, avaient fini par lasser les Français et décourager complètement les Hurons. Enfin, le désastreux événement de samedi, 20 mai 1656, les accabla de douleur et porta la consternation dans toutes les parties du pays. C’est encore aux Relations des Jésuites que ce récit est emprunté. Nous nous permettons seulement de l’abréger en le reproduisant.

— Le 18 mai, 1656, ces perfides s’étant cachés dans le bois, à 10 ou 12 lieues au-dessus de Québec, laissèrent passer des Français qui montaient au pays des Onnontserons… ils se jettent sur les canots qui font l’arrière-garde, et