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forêts, et vint chercher la paix et le repos, sous la protection des hommes généreux et dévoués qui leur avaient donné un Dieu.

« À la défaite de leur pays, dit un des missionnaires de l’époque, de 30 à 40 milles qu’ils étaient, la famine, la guerre, et pardessus tout les Iroquois aidant, en avaient anéanti la plus grande partie et dispersé le reste. » Dissipata sunt ossa nostra, pouvaient-ils dire en toute vérité avec le prophète. Cependant, ils n’oublièrent jamais les services que leur avaient rendus les PP. Jésuites, même avant leur établissement dans l’île.

Pour en donner un exemple, on emprunte ordinairement au Révérend Père Ragueneau le récit de la belle conduite des Hurons, lors de l’incendie du monastère des Ursulines, au mois de décembre, 1650. (Relations des Jésuites, année 1651.)

« Cet incendie me fait souvenir des ressentimens que témoignèrent les Hurons, et des compassions qu’ils eurent pour les Mères Ursulines, en cette occasion. La façon des sauvages est de porter quelques présens publics pour consoler les personnes d’un plus grand mérite dans les malheurs qui les ont accueilly. Nos Chrestiens hurons s’assemblèrent pour cet effet, et n’ayant point de plus grandes richesses que deux colliers de porcelaine, chacun de douze