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tans de l’isle d’Orléans, avant d’évacuer l’isle, avaient caché tout leur grain dans les bois, de telle façon néanmoins qu’il était aisé de le trouver. L’autorité donna aussitôt ordre de l’enlever ; mais à cette condition, toutefois, de le payer à ceux qui s’en déclareraient les propriétaires. La quantité de blé, ainsi reconnue, se monta à 20,000 minots, quantité vraiment prodigieuse à cette saison, et pour une isle qui ne contenait pas 2,500 habitans, sans compter les autres quantités cachées, en des endroits qu’on ne put découvrir, ni ce que les particuliers avaient dû emporter pour leur subsistance…

« On plaça un détachement dans l’isle d’Orléans. Vers le 20 juin, on fit reconnaître les dispositions de l’ennemi, et l’on y fit passer quatre canons ; mais ils ne furent d’aucune utilité. On prit en même temps le parti de renforcer le détachement qui y avait été envoyé, en y ajoutant de cinq à six cents canadiens, et quelque troupes sauvages, arrivées des pays d’en haut, soit pour empêcher les Anglais de mettre pied à terre, jusqu’à ce que leur flotte fût supérieure, soit pour retarder seulement leur descente, lorsqu’ils seraient en état de l’opérer. »

Bientôt on s’aperçut que les dispositions prises pour causer quelques avaries aux vaisseaux ennemis, déjà à l’ancre par le travers de l’île d’Orléans, devenaient toutes infructueuses. Le 1er juillet, les Anglais, au nombre de neuf à dix mille hommes, y débarquèrent et y campèrent. M. de Courtemanche, qui y était resté avec un détachement,