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LE
CONGRÈS ESPÉRANTISTE
DE GENÈVE


Les partisans de la langue Esperanto, réunis l’an dernier en un premier Congrès international à Boulogne-sur-Mer, s’étaient donné rendez-vous pour 1906 à Genève, et leur second Congrès, qui a duré du 27 août au 2 septembre, a eu les honneurs du compte rendu dans presque tous les journaux importants de la France et de l’étranger. De plus en plus l’Esperanto s’impose à l’attention du public, et l’intérêt, sinon la faveur, a succédé dans la presse à l’indifférence et aux railleries qu’y rencontrait hier encore la question de la langue universelle.

Nous croyons donc être agréable aux lecteurs de la Revue pédagogique en les mettant au courant de l’état actuel de l’Esperanto et en leur faisant connaître les principaux résultats du Congrès de Genève.

Tout d’abord, il convient de dissiper un malentendu qui a lourdement pesé, jusqu’à ces derniers temps sur la question de la langue internationale et empêché beaucoup de bons esprits non seulement d’en chercher la solution, mais même de penser qu’il fût raisonnable d’en chercher une.

On s’est trop souvent imaginé qu’il s’agissait de propager une langue destinée à remplacer toutes les autres sur toute la surface du globe, à être parlée simultanément par tous les hommes au lieu et place de leurs vieilles langues nationales.

Ainsi posé, le problème ne mérite par l’examen, car il est absurde, et toute prétendue solution qu’on en proposerait est utopique. Ceux qui s’acharnent à démontrer que la soi-disant langue universelle ne tarderait pas à se déformer, à se morceler en une