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fut de faire disparaître le verbe Être dans les tableaux actifs et d’exprimer simplement le substantif et l’action comme lorsque nous disons : il loge, il marche, où il n’y a que deux mots, qui signifient la même chose que ceux-ci : il est logeant, il est marchant. Telle fut l’origine des verbes actifs ; par leur moyen, le discours, purgé de ces est trop fréquents, et des participes actifs qui y répandaient une langueur insipide acquiert un éclat des plus vifs ».

Participe passé.

Le Participe passé détermine l’idée d’existence du substantif ; de plus il présente celui-ci comme souffrant l’action. Si je dis les rois équitables seront, ma pensée n’a rien de déterminé mais, si j’ajoute le mot récompensés, ma proposition devient entière. Le Participe passé présente le substantif comme souffrant l’action. Si je dis cet arbre a été taillé, je présente l’individu arbre comme ayant souffert l’action de la taille. Si je dis les monuments du crime seront renversés, je présente le substantif monuments comme devant souffrir l’action du renversement.

Le Participe, servant à qualifier un objet, ne peut exister dans le langage, sans un substantif, qui dénomme l’objet qualifié. Ce substantif est toujours exprimé ou sous-entendu ; exprimé, comme quand je dis : Jupiter tonnant, des orateurs discourant ; le prince admiré, des triomphes obtenus, etc. sous-entendu, comme quand je dis : les gouvernants sont à plaindre, ce détaillant est