Page:Boinvilliers - Grammaire raisonnée, tome 1.djvu/55

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sais « un Dieu est gouvernant cet univers ; ce Dieu est puissant ». Il résulte de cette analyse grammaticale, que l’adjectif ne doit être considéré que comme le troisième signe de nos idées. Si nous l’avons placé avant le verbe, c’est pour faire mieux sentir la règle de l’accord de l’adjectif avec le substantif.


Les accidents du Verbe sont les Modes, les Temps, les Nombres et les Personnes.

Des Modes.

Le Verbe attache au substantif une idée vague d’existence ; le mode[1] est la manière d’envisager et d’exprimer cette existence qui se présente sous différentes formes. Si je dis, par-exemple : je suis, j’ai été, je serai, je fus, j’étais, j’avais été, j’ai eu été, j’eus été, j’aurai été, je serais, j’aurais été, j’eusse été, j’aurais eu été, j’eusse eu été, j’affirme l’existence avec ou sans condition. Voilà le mode Affirmatif.

Si je dis  : soyez, ayez été, je veux ou je souhaite que l’existence ait lieu ou ait eu lieu. Voilà le mode Impératif (ou Optatif.)

Si je dis : que je sois, que j’aie été, que je fusse, que j’eusse été, que j’aie eu été, que j’eusse eu été, je présente avec ou sans condition l’existence d’une manière nécessairement subordonnée à une autre proposition dont le sens est incomplet. Voilà le mode Complétif.

  1. Ce mot vient du latin modus, qui signifie mode, manière, forme.