Page:Boinvilliers - Grammaire raisonnée, tome 1.djvu/42

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

L’ADJECTIF.

L’adjectif est un mot qui qualifie, distingue ou détermine le substantif, de quelque nature qu’il soit.

Le Verbe (dont on parlera ci-après) attache au substantif une idée qui convient à tous les substantifs : l’idée d’existence ; mais la pensée n’aurait rien de déterminé si, à cette idée vague d’existence, ne se joignait une attribution particulière et distinctive. Le ciel est… qu’est-il ? Il est immense. Le mot immense est donc un adjectif. Les mots éclatant, majestueux, rapide, bon, etc. sont des adjectifs ; en effet, attribuant au soleil l’idée d’éclat, je dis : le soleil est éclatant. Attribuant aux astres l’idée de majesté, je dis : les astres sont majestueux. Attribuant à un fleuve l’idée de rapidité, je dis : ce fleuve est rapide. Attribuant à des fruits l’idée de bonté, je dis : ces fruits sont bons, etc. etc. D’où il suit que les adjectifs tirent leur origine des substantifs ; au lieu de dire « ce fleuve a de la rapidité » on a dit plus simplement : ce fleuve est rapide.

L’adjectif, étant destiné à correspondre au substantif, reçoit de lui le genre ; or, comme les substantifs sont ou masculins, ou féminins, l’adjectif comporte les deux genres ensemble, je veux dire qu’il est tout à la fois masculin et féminin ; c’est le genre du substantif, qui détermine le choix du genre de l’adjectif. Je dirai, par exemple :